Chapitre 7

 Le château du compte Dagobert

Comme prévu, Sir Arthur Banane Doyle les attendait dans une limousine, à l'entrée du célèbre Building. Dès qu'ils furent confortablement assis après les salutations d'usage, le chauffeur mit le moteur en marche. Sherlock ne tenait plus en place et décida de se servir un cognac pour se calmer. Il était fébrile comme un enfant qui attend le Père Noël, tandis que Watson, sceptique comme toujours, gardait son calme, évitant de perdre la tête car il se devait, pensait-il, d'être vigilant et lucide pour éviter de se faire avoir par des arnaqueurs sans scrupules.

Trois cognacs plus tard, ils arrivèrent dans la campagne de l’État de New York. Ce coin de pays était typique d'un décor hollywoodien. Au milieu d'une forêt dépouillée par l'automne avancé, un Château du siècle dernier dominait la scène. Il donnait l'impression d'un manoir hanté et le brouillard de cette soirée pluvieuse n'améliorait pas l'ambiance un peu lugubre. Un personnage à l'allure louche se tenait devant la porte principale. Vêtu d'une soutane noire à capuchon, on ne pouvait distinguer son visage dans la pénombre. Il semblait contrôler l'arrivée de chaque participant à l'aide d'une lampe de poche qu'il braquait systématiquement en plein visage des invités qui se présentaient à lui.

Sherlock: Quel manque d'éducation. Tout ceci me semble suspect.

Watson: En effet, ce personnage m'a l'air fort minable.

Comme ils s'approchaient du grand escalier, Sir Arthur les rassura en leur expliquant que cette procédure était tout à fait banale puisqu'il ne s'agissait que d'une simple formalité pour mettre un peu de piquant dans cette soirée mystère. Pour ajouter à l'énigme, nous adoptons tous des noms d'emprunt, lança Sir Arthur. Et Watson de s'exclamer...

Watson: Ah oui!! J'adore emprunter des noms!

Sir Arthur: Bien entendu! Qu'avez-vous en tête Watson?

Watson: Dr Jekyll...je crois, c'est un beau nom pour un pseudonyme, non ?

Sir Arthur: Tout à fait! Et pourquoi pas! Et vous Sherlock ?

Sherlock: Moi j'ai plus tendance à...ah non! Vous allez rire de moi.

Sir Arthur: Mais non, allez-y!

Sherlock: Miss Marple!

Watson: ?!?

S'avançant vers le troublant personnage, il lui tendit la main.

Sir Arthur: Bonsoir comte Dark Va Dior!

Dark Va Dior: Que la force soit avec vous Sir Arthur!

Sir Arthur: Que la force soit avec vous comte! Voici le Docteur Watson et Sherlock Holmes.

Dark Va Dior: Ce sont des noms d'emprunt? Bien pensé! Que la force soit avec vous Sherlock Holmes et Docteur Watson.

Watson: Et avec votre esprit!

Dark Va Dior: Vous dites ?!?

Sherlock: Amen!

Dark Va Dior: Amen qui ?!?

Sir Arthur: Allons messieurs, la cérémonie d'ouverture va bientôt commencer.

Dark Va Dior: Donnez-vous la peine d'entrer.

Watson: Merci Darth Vader!

Dark Va Dior: Dark Va Dior je suis, le comte on me nomme.

Dans un grincement infernal, les portes gigantesques s'entrouvrirent laissant voir un immense hall d'entrée. Un couloir orné de fresques anciennes décrivant les batailles de chevaliers du moyen âge nous menait vers le grand salon. Plusieurs invités étaient déjà installés bavardant d'occultisme et de mystères. Parmi les invités il y avait entre autres, Huguette Hirzig, Maurice Poulin, Michel Morin, Jacques Vallée, Jimmy Guieu et la Grande Gemma, médium reconnue mondialement etc. etc. et etc...

S'approchant du micro, l'hôte du château, le comte Dagobert débuta sa présentation.

Le comte Dagobert: Messieurs, mesdames, bienvenue! De vous recevoir parmi nous plaisir nous fait. Dix ans déjà que notre rencontre a eu lieu, changés les visages sont devenus, de gris les cheveux ont un peu plus et ont disparus certains d'entre vous. Maintenant, des invités de marque la liste voici, que nous avons ce soir l'honneur d'accueillir: Grenier André, Wilson John, Bardot Todol ( Frère de Brigitte ), Vagita Labaguette ,Rampa Lobcène, Rabot Pacane, et celui qui a fait voeux d'abstinence de papier hygiénique pour la protection des forêts amazoniennes, l'éminent Jean-Charles De Fondbrune. Mes amis...de les remercier, donnons-nous la peine.

Sur une salve d'applaudissements, les invités honorèrent ces grands personnages qui ont fait de l'ésotérisme un sujet plus que sérieux.

Watson: Il a une curieuse façon de s'exprimer ce comte, vous ne trouvez pas?

Sir Arthur: Déformation professionnelle, il prend, depuis quelques années, des cours de Jedï et comme il n'est que ceinture jaune, il a de la difficulté à contrôler son élocution.

Watson: Ah donc, on peut reconnaître un Jedi à son élocution!

Sir Arthur: Exactement, et en général, on a beaucoup de difficulté à saisir leurs propos. Personnellement, ayant rencontré plusieurs sujets Jedï, je dois dire que le comte est celui qui s'exprime le mieux, alors imaginez les autres. Bon, maintenant passons à l'action. Venez messieurs que je vous présente les participants à la séance d'occultisme qui aura lieu un peu plus tard dans une salle adjacente à celle-ci.

Sherlock: Je suis vraiment anxieux Sir Arthur, devrons-nous attendre encore longtemps?

Sir Arthur: Patience cher ami, nous devons tout d'abord faire connaissance avec ceux qui seront présents à cette séance. Ah, je vois maître Rampa là-bas. Maître Rampa ! Maître Rampa ! Par ici je vous prie ! Rampa ! Rame pas ! Mais si vous y tenez et comme dirait la grande Céline: Take a kayak!

Sautillant comme un petit oiseau, Rampa se dirigea hardieusement vers nos amis.

Rampa Lobcène: Comment allez-vous?

Sir Arthur: Très bien merci et vous?

Rampa Lobcène: Les choses vont comme elles vont ! Par contre, je sens une bonne énergie pénétrer cette salle, nous allons obtenir un résultat intéressant, je crois.

Sir Arthur: Parfait! Vous connaissez Sir Sherlock Holmes et son alcoolyte le Docteur John Watson?

Rampa Lobcène: De réputation bien sûr! Bonjour mes soeurs !

Sherlock: Mes Sirs! On doit prononcer mes Sirs!

Rampa Lobcène: Pourtant j'ai bien entendu Soeur Arthur dire soeur Sherlock Holmes.

Sherlock: Avec l'accent anglais ça va, mais comme c'est un roman français, nous devons prononcer sir, sinon le mot n'aura pas la même signification, et comme nous ne sommes pas des nonnes, vaudrait mieux dire sir car cela pourrait porter à confusion.

( Note de l'auteur au lecteur: Bon à partir de maintenant, vous devez prononcer "soeur" à chaque fois que vous voyez un "sir" dans les parages. Comme ça, on évitera un paquet de problèmes de prononciation et l'éditeur sera heureux de cette constatation, car je commence à en avoir marre des sous-entendus que font les personnages dans ce roman à propos des accents, prononciation, etc. C'est comme ça, c'est comme ça, point final !)

Watson: Pas sûr de ça moi qu'il y ait une bonne énergie dans cette salle maître Rampa! Y a qu'à voir l'auteur, regardez! Il est en train de disjoncter.

( Note de l'auteur: Bon assez, c'est assez ! Vous Watson, vous ne faites plus partie de la distribution de ce roman, donc, à partir de cet instant, votre nom apparaîtra mais vous ne pourrez plus dire un traître mot. )

Watson: &?$(*#@)($(*,;$!&8

( Note de l'auteur: Ça vous la coupe hein ? Même les jurons seront coupés, héhé! Poursuivons...)

Rampa Lobcène: D'accord, je retiens la leçon en ce qui concerne la prononciation, mais votre ami ici, sir Watson ne parle pas beaucoup.

Sir Arthur: C'est vrai ça, vous êtes bien silencieux Watson! Avez-vous perdu votre langue?

Watson:.......................................

Sherlock: On dirait qu'il a quelque chose de coincé dans le gosier.

Watson:......................................

Sherlock: Faites-nous un air au moins, vous qui êtes spécialiste en la matière.

Rampa Lobcène: Se pourrait-il qu'il soit possédé d'un esprit malveillant?

Sir Arthur: Je crois plutôt qu'il a été victime d'un mauvais coup.

Watson:......................................

Sir Arthur: Regardez-lui l'air, on voit bien qu'il a été victime d'un coup monté.

Sherlock: Mais non Sir Arthur, c'est son air habituel. Attendez, je crois qu'il veut nous dire quelque chose...

Watson:.....................................

Sherlock: J'arrive pas à saisir ce qu'il essaie de nous dire.

Rampa Lobcène: Il pointe vers le ciel, je suis sûr que c'est un esprit malveillant.

Sir Arthur: S'il était possédé comme vous dites, il parlerait non?

Rampa Lobcène: Ben, je sais pas moi, peut-être que l'esprit est muet.

Sherlock: Mais dans un corps avec des cordes vocales, il ne serait plus muet, non ?

Rampa Lobcène: Peut-être, mais si l'esprit a toujours été dans un corps sans cordes vocales, comment voulez-vous qu'il puisse prononcer un seul mot?

Sherlock: Bon point, surtout si c'est un sourd et muet, alors je m'incline. Je ne sais plus que penser.

Watson:.......................................

Sir Arthur: Regardez! Il mime quelqu'un qui écrit du texte.

Sherlock: Attendez voir...! Hummm...trop difficile à lire, il écrit en lettres attachées. Essayez plutôt en lettres carrées, Watson!

Watson:......................................

Sir Arthur: Nnnnnnnon ! Ça ne fonctionne pas non plus !

Rampa Lobcène: Attendez! Attendez messieurs! Je crois comprendre ce qu'il écrit N I U Q E R B E L I V

Sherlock: Mais qu'est-ce que c'est que ce mot? niauqerbeliv, c'est du russe?

Sir Arthur: C'est sûrement un code quelconque! Un message codé.

Rampa Lobcène: Un instant! Il est possible, s'il est possédé, que ce soit de l'écriture automatique à l'envers, car dans l'au-delà, tout est à l'envers d'ici, c'est-à-dire, les pôles positifs et négatifs sur notre plan, sont systématiquement inversés sur le plan immatériel.

Sherlock: Donc, le mot serait en réalité VILEBREQUIN ?!?

Sir Arthur: My God! Watson veut bricoler? Il n'en est pas question! Il ne nous fera pas des trous partout.

Sherlock: Laissez-moi réfléchir, ce mot me dit quelque chose. Si je me souviens bien, au début du roman, il y a un certain William C. Breqain qui signe l'intro, alors il fait peut-être allusion à l'auteur de ce roman.

Sir Arthur: Croyez-vous que c'est possible?

Sherlock: Pourquoi pas! C'est lui l'auteur. D'autant plus que Watson ne cesse de critiquer sa façon d'écrire, alors, pas étonnant qu'il se l'ait fait couper.

Sir Arthur: Alors, faudrait lui demander de rétablir la voix de Watson, sinon nous ne pourrons pas poursuivre notre histoire.

Sherlock: Comment faire? Même si nous lui parlons, n'est-il pas dit que c'est lui qui a tous les pouvoirs? Et de toute manière, c'est lui qui écrit ce texte, alors, il va bien voir que ça ne marchera pas sans Watson.

Sir Arthur: Excellente déduction Sherlock! Laissons-le poursuivre et on verra bien où tout cela va nous mener.

Rampa Lobcène: Je peux faire des incantations divines pour que Watson retrouve sa voix.

( Note de l'auteur: Bon ça va ! Je vous remets la voix de Watson, mais j'espère que dorénavant, il aura compris que c'est moi le maître à bord. )

Watson: Oui, oui maître. Je me tiendrai tranquille.

Sherlock: Enfin! Je suis heureux de vous retrouver Watson.

Watson: Pas autant que moi. Je me sentais bien seul dans ma muètitude.

Sherlock: Bizarre ! On dirait qu'il vous a donné une voix de zézette.

Watson: Vous trouvez?

Sherlock: Bah ! C'est mieux que rien du tout.

Sir Arthur: Maintenant que c'est réglé pour Watson, si nous poursuivions sur le réel but de notre présence ici. Qu'en dites-vous?

Sherlock: Je suis tout à fait d'accord.

Watson: Moi de même.

Sans plus tarder, ils reprirent leur profonde conversation.

Rampa Lobcène: Que pensez-vous de l'au-delà Sir Sherlock?

Sherlock: Je m'y intéresse au plus haut point. Mon grand-père a pratiqué le spiritisme pendant des années mais les résultats restèrent secrets jusqu'au jour où, sur son lit de mort, il m'avoua qu'il allait rejoindre ceux qu'il n'avait jamais réussi à contacter.

Rampa Lobcène: Intéressant ! Et vous Watson!

Watson: Ah moi, je préfère le vin d'ici à l'eau de là !

Rampa Lobcène: Vous avez le mot juste, cher ami, dit-il souriant.

Sur ce, Rabot Pacane vêtu d'une tunique d'un rouge flambloyant fit son entrée et se joignit au groupe.

Rabot Pacane: Je déclare officiellement les jeux mystiques et occultés ouverts! fit-il torse bombé.

Rampa Lobcène: Ne vous en faites pas messieurs, Rabot Pacane est le blageur du groupe.

Watson: Je suis enchanté de vous rencontrer monsieur Tarto Pacane!

Rabot Pacane: Hahahahahaha! Je vous adore! Pour ma part, je préfère les tartes au citron.

Sherlock: Watson, pouvez-vous, une fois dans votre vie, prononcer le nom des gens comme il le faut?

Rabot Pacane: Laissez, laissez, cher monsieur ! Je suis conscient que mon nom suscite l'humour et j'en suis bien aise, croyez-moi.

Watson: Pourtant j'ai bien dit Paco Rabane n'est-ce pas?

Rabot Pacane: Hahahahahaha! Il me plaît de plus en plus, ce mec. Faites-moi une phrase avec O.V.N.I Watson ?

Watson: Euh, je n'sais trop!

Rabot Pacane: I am the husband ovni cole Kidman, hahahaha!

Watson: Oui, en effet elle est bien bonne, fit-il, sourire en coin.

Sir Arthur: Allons Rabot! cessez d'importuner nos invités, votre blague date du temps d'Hérode.

Watson: Y avait des O.V.N.I en ces temps-là ?

Sherlock: Mais non, Watson, c'est une métaphore qui démontre que c'est une vieille blague.

Sir Arthur: Mentionnons tout de même que les E.T. nous visitent depuis la nuit des temps.

Watson: Ah oui! Vous y étiez?

Sherlock: Watson! Cessez tout de suite ces âneries!

Watson: Quoi ? J'essaie de comprendre, et que dire de Nicole Kidman, elle ne vient pas de cette époque non plus même si elle est une scientologicienne.

Sherlock: L'auteur aurait dû vous clouer le bec définitivement, au lieu de vous donner une voix de zézette à la mords-moi l'manche!

Watson: Bon, ça va, je la ferme.

Sir Arthur: D'ailleurs, faudra se la fermer lors de la séance d'occultisme. Le maître de cérémonie est intransigeant là-dessus, il veut un silence total pour que les esprits puissent s'exprimer librement. Ah, voilà, les gens commencent à se disperser. Ce sera le temps pour nous de nous diriger vers notre salle de séance. Messieurs, veuillez me suivre je vous prie.

L'immense horloge grand-père se mit à carillonner annonçant qu'il était minuit précisément et les invités s'avancèrent en petits groupes vers la salle adjacente, Sherlock ajusta sa montre de poche et nos détectives remarquèrent que les célébrités semblaient très décontractées malgré le fait que le succès de la soirée reposait sur leurs épaules. Bref, il était primordial que ceux qui avaient le don de médium servent d'intermédiaires pour la transmission des messages captés dans l'au-delà.

Watson: Avez-vous remarqué, Sherlock, on dirait que la Grande Gemma est déjà en transe, ses yeux sont tout vitreux et globuleux.

Sherlock: Mais c'est tout à fait normal, cher Watson, c'est une médium, voyons!

Watson: Moi, je dirais plutôt que c'est une extra large si vous voulez mon avis mais bon, puisque vous le dites.

Sherlock: Où est donc cette salle Sir Arthur?

Sir Arthur: Tout au fond, là-bas, la porte 999 ! fit-il, pointant du doigt un coin sombre de la grande salle.

L'endroit où se tenaient les séances de spiritisme était très mal éclairé, il s'y dégageait une odeur d’encens oriental. Au milieu de la salle, se trouvait une grande table ronde garnie d'une nappe rouge à froufrous dorés, entourée de douze chaises et, en son centre, on pouvait voir un grand chandelier à huit chandelles de bronze imitant la déesse des profondeurs de l'enfer Belzébeth. L'atmosphère y était lourde et macabre. Sous ce décor étrange, la chair de poule parcourut les corps de Watson et Sherlock. Pourtant nos deux héros n'en étaient pas à leurs premières aventures mystérieuses, ils avaient vécu des situations bien plus extraordinaires dans leurs vies, mais pas de cet ordre. Mentionnons que le fait de savoir que l'on va possiblement contacter des êtres qui ne sont plus de ce monde n'est pas une situation ordinaire. "Je vais peut-être jaser avec maman et papa!" avait songé Watson naïvement. Tandis que Sherlock, était poussé par la curiosité de l'événement sans se soucier davantage des esprits qui allaient les contacter, "Élémentaire, mon cher Watson!" avait-il lancé nerveusement.

Note de l'auteur:

1- Que va-t-il se passer dans le prochain chapitre?

2- Est-ce que Watson, malgré sa lucidité et son scepticisme entrera en contact avec son papa et sa maman? Et réussira-t-il à surmonter ce paradoxe qui le turlupine depuis son entrée dans le château, vacillant de la naïveté à la vigilance?

3- Avec qui nos canaux entreront-ils en contact? Nostradamus? Peut-être bien...C'est ce que vous découvrirez dans le prochain chapitre.

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