Chapitre 15

Un enlèvement en vert et contre tous 

Après avoir remis le sac de fortune-cookies au juge, Watson retourna s'asseoir près de Sherlock en lui jetant un regard désapprobateur.

Watson: Vous auriez pu vous retenir un peu Sherlock. Si vous vous mettez maintenant à bouffer nos pièces à conviction, nous ne sommes pas prêts d'en finir avec cette affaire.

Sherlock: Arrêtez donc de vous en faire pour si peu Watson. Je vous observe depuis le début de ce procès et j'ai la nette impression que vous pataugez dans la choucroute jusqu'au cou avec la déontologie. Malgré tout, mes dons de prémoniteur me permettent de vous assurer que vous allez gagner ce procès haut la main.


Watson: Mais qu'est-ce que la déontologie vient faire là-dedans, je ne vois pas le rapport.

Sherlock: Moi non plus, j'aime ce mot tout simplement, mais n'empêche, vous n'êtes pas conscient du pouvoir de fascination que vous exercez sur les membres du jury, j'ai remarqué que les femmes en particulier sont toutes pendues à vos lèvres dès que vous ouvrez la bouche. Heureusement que ce n'est qu'une métaphore sinon vous auriez besoin d'avoir recours à des soins d'orthodontie. Voyez par vous-même la grande blonde qui vous fait un clin d’œil en ce moment même.


Watson: Ah oui? Vous m'en direz tant. Je n'avais pas remarqué. Mais qu'est-ce que j'ai de si extraordinaire grand Dieu?

Sherlock: Bof! Ne vous emballez pas trop. C'est probablement votre accoutrement qui les intrigue. Elles ne savent plus si vous avancez ou si vous reculez quand vous vous déplacez au centre de votre toge. Mais allez dont savoir, peut-être qu'elles ont de la difficulté à vous suivre tout simplement, de là ce regard insistant. À moins que ce soit votre moumoute qui laisse s'échapper des nuages de poudre dès que vous tournez la tête dans tous les sens. Vous leur jetez de la poudre aux yeux, si je peux m'exprimer ainsi.


Watson: Voulez-vous insinuer que j'influence le jury par ma prestance innée et mon incontestable talent d'orateur? Je n'y suis pour rien et vous saurez, mon cher, que je ne suis pas ici pour faire du plat à ces dames car je prends mon rôle très au sérieux. Sur ce, vous m'excuserez car j'ai un procès à terminer moi, pendant que vous vous empiffrez avec les pièces à conviction.

Il se leva accompagné de sa frustration et remit ses idées en place, secouant sa tête dans tous les sens pour s'assurer que sa perruque ne laissait rien échapper au hasard. Il était décidé plus que jamais à gagner ce procès qui commençait à l'emmerder finalement.

Pendant ce temps, tout au fond de la salle d'audience, deux hommes plutôt intriguants échangeaient leurs commentaires sur le déroulement du procès, visiblement, des hommes de théâtre...

Hamlet Ozeu: ...je vous le dis, n'eut été de moi, j'eus réglé ce procès dans un claquement de doigts.

Othello Dutoit: Et, moi, je maintiens que vous n'avez pas les compétences pour exercer le droit.

Hamlet Ozeu: Dans mon rôle principal de la pièce "12 hommes en colère" j'ai triomphé avec doigté.

Othello Dutoit: Il n'y avait guère matière à s'extasier, car c'est bien évident, vous étiez dirigé.

Hamlet Ozeu: Essayez-vous de me dire que sans metteur en scène je n'ai aucun mérite?

Othello Dutoit: Non, je vous dis que malgré votre grand talent, jamais personne ne vous cite.

Hamlet Ozeu: Vous n'êtes qu'un histrion qui prétend connaître l'art et la culture, mais il n'en est rien, c'est vraiment désolant!

Othello Dutoit: Vous saurez, mon cher, que j'ai joué du Voltaire devant des reines et des rois, et vous, qu'avez-vous joué d'important?

Hamlet Ozeu: Cessez donc ces tartinades, vous n'avez rien accompli de bon, excepté votre sortie.

Othello Dutoit: Le mot est tartarinade, pas étonnant que vous puissiez passer pour un con fini.

Hamlet Ozeu: Allez donc vous faire foutre et n'oubliez surtout pas d'enlever votre caleçon.

Othello Dutoit: Et vous, enlevez donc la poutre qui est restée coincée dans votre lorgnon.

Hamlet Ozeu: Bla bla bla.



Le juge: Avez-vous un autre témoin à nous faire entendre maître Watson?

Watson: Oui Juge, j'appelle à la barre l'éminent médecin biologiste russe, le docteur Igor Avaltamorv.

Le médecin, un grand gaillard aux cheveux roux frisés, s'avança d'un pas décidé vers le juge. On devinait à son allure qu'il n'était pas homme à se laisser marcher sur les pieds. Il tenait, d'une main, une fiole et un ziplock contenant des restes de cerveau de la victime et de l'autre, son sandwich au poulet salade mayonnaise qu'il s'était préparé pour la pause-déjeuner. Il déposa le tout nonchalamment devant le juge ahuri, comme on jette une pelure de banane sous les pas d'une jolie femme viande blanche euh... déambulant sur le trottoir en pavé uni du Baker Street, et s'installa confortablement à la barre des témoins.


Watson: Docteur, c'est bien vous qui avez pratiqué les analyses d’ADN suite à l'autopsie du corps de la victime?

Igor Avaltamorv: En effet, je vous rapporte ici les résultats de mon analyse.

Watson, prenant la fiole en main avec émotion, une larme coulant sur le fil de sa paupière, se tourna vers l'assemblée. Frémissant de son frêle menton et la lèvre inférieure gigotant comme un marsouin échoué sur la grève, il s'exclama d'une voix chevrotante:


Watson: Mesdames et messieurs, membres du jury, cette fiole contient les restes du cerveau de ce malheureux Chuck De Beling...

Igor Avaltamorv: Non, non, maître Watson! Ceci est mon sandwich au poulet pour le déjeuner.


Watson: Euh!

Igor Avaltamorv: Le cerveau est dans le ziplock avec les restes de spaghetti.

Le juge: Des spaghetti? Mais de quoi parlez-vous? Soyez plus précis.

Igor Avaltamorv: Il s'avère que j'ai inspecté minutieusement le cerveau de la victime pour y découvrir, à mon grand étonnement, des résidus de spaghetti enrobés d'une sauce aux tomates et à la viande, assaisonnée de basilic et d'origan avec un zeste de tabasco et de sauce westernshit.

Le juge: Intéressant. Avez-vous goûté?

Igor Avaltamorv: Du bout des lèvres seulement. Je suis plutôt dédaigneux de nature.

Le juge: Et puis?

Igor Avaltamorv: Finalement, j'ai trouvé ça très bon et, je dois dire que j'ai tenté de reproduire la recette dans mes heures de loisir.

Le juge: Et alors? dit-il intéressé.

Igor Avaltamorv: Je ne sais pas... on aurait dit qu'il manquait un p'tit quelque chose, un je-n'sais-quoi pour relever le tout.

Le juge: La cervelle probablement...


Watson: Je m'excuse d'interrompre vos échanges culinaires mais l'heure avance et j'ai encore plusieurs témoins à vous faire entendre.

Le juge: En fin de compte, voyez-vous, ces résultats d'analyses m'ont donné faim. Alors je déclare la séance suspendue pour la pause-déjeuner.

Aussitôt le juge sortit de la salle avec empressement, espérant revoir madame De Beling pour un repas en tête-à-tête. Malheureusement pour lui, madame Debeling avait déjà quitté le palais de justice, préférant se retirer dans ses quartiers chinois.

De retour au procès après un repas léger...

Le juge: Maître Watson vous pouvez poursuivre votre interrogatoire avec votre témoin.


Watson: Merci votre stupéfacteur. Alors reprenons, docteur.

Igor Avaltamorv: Je suis à votre service, maître.


Watson: Bien, alors, à part le fait que vous ayez découvert de la sauce aux tomates et à la viande, assaisonnée de basilic et d'origan avec un zeste de tabasco et de sauce westernshit dans le cerveau de la victime, qu'avez-vous trouvé d'autre pour l'intérêt de la justice?

Igor Avaltamorv: Il m'apparaît très évident que le sujet a été victime d'un meurtre crapuleux.


Watson: Oui, bien sûr, nous savions cela, cher docteur, continuez...

Igor Avaltamorv: À part les ingrédients ci-haut mentionnés que j'ai trouvés et analysés, la victime aurait bouffé de ce spaghetti quelques minutes avant le crime. De plus, il avait le bulbe buffalorachidien comateux.


Watson: Et alors...

Igor Avaltamorv: C'est un phénomène qu'on voit surtout en Arizona ou dans le Sud du Texas. Très rarement dianochiqué chez les texans et encore plus rarement chez les chino-zoniens.

L'avocat de la couronne: Mais où voulez-vous en venir avec ce charabia?


Watson: Votre jaiperdulatracedufacteur, j'en ai terminé avec le témoin.

Le juge: Maître de la Couronne, le témoin est à vous!

L'avocat de la Couronne: Merci Votre Honneur. Monsieur Avaltamorv, sauriez-vous nous dire ce qui s'est exactement passé ce soir là?

Igor Avaltamorv: Non!

Sur cette réponse des plus inattendues, l'avocat s'en retourna à son siège, l'épitoge entre les deux jambes.

Le juge: Maître Watson, y a-t-il un autre témoin à citer?


Watson: Merci Votre Grandeur, j'appelle à la barre Kiéla Dekocé

Le petit homme de 4 pieds 2 s'avança dans l'allée principale en frappant chaque siège de sa canne blanche. S'enfargeant dans le tapis et roulant jusqu'à la barre des témoins, il enjamba le marchepied et prit place d'un air stoïque comme si tout était parfaitement normal.


Watson: Monsieur Kiéla Dekocé vous êtes aveugle ou quoi?

Kiéla Dekocé: Est-ce une insulte ou une question?

L'avocat de la Couronne: Objection! On doit dire non voyant Votre Honneur.


Watson: Je voulais simplement faire remarquer à la Cour que l'infirmité de mon témoin n'est pas un handicap mais plutôt un atout pour la suite du procès, puisqu'il est de notoriété publique que les aveugles ont l'ouïe hyper développée.

Le juge: Nous en prenons bonne note. Poursuivez maître.


Watson: Monsieur Dekocé, de quelle nationalité êtes-vous pour avoir un nom pareil?

Kiéla Dekocé: Je suis originaire de la Côte d'Ivoire.


Watson: Ah bon, vous êtes donc un ivoirais.

Le juge: Je crois que le bon terme est plutôt ivoirien, maître Watson.


Watson: Merci Votre ti-jos connaissant. Donc, si je peux m'exprimer ainsi, nous sommes ici en présence d'un Ivoirien aveugle.

Kiéla Dekocé: ...Si vous voulez.

L'avocat de la Couronne: Objection Votre Honneur, le témoin ne peut pas témoigner puisqu'il est aveugle.


Watson: Ah bon! Il n'est plus non voyant, alors?

L'avocat de la Couronne: Vous savez très bien ce que je veux dire.


Watson: Je ne le sais que trop, en effet. Cet infirme peut parfaitement témoigner, c'est moi qui vous le dis!

L'avocat de la Couronne: Objection! Le terme infirme est très péjoratif ici. Selon le Code civil, il faut dire handicapé. C'est plus respectueux pour le pauvre homme.


Watson: L'adjectif pauvre est très péjoratif ici et ce n'est pas parce qu'y voit rien qu'il ne peut pas participer au procès, c'est de la discrimination.

Le juge: Poursuivez maître Watson et nous verrons bien si votre témoin aveugle peut nous amener un peu de clarté dans cette sombre affaire.

L'avocat de la Couronne: Objection, Votre Honneur! S'il est non voyant, il ne peut donc pas avoir été témoin de quoi que ce soit le jour du meurtre.

Le juge: Qu'en pensez-vous, maître Watson?


Watson: Selon l'article 292A de l'alinéa 13 section B12 du "Comment devenir un bon avocat en quinze minutes", un témoin est un témoin, qu'il soit aveugle ou non, euh.. ou non voyant ou non non voyant ... euh, enfin, vous voyez l'genre.

Le juge: Intéressant, existe-t-il une version pour les juges?


Watson: Absolument! En fait, c'est dans le même bouquin, à la section, "Comment juger les accommodements raisonnables équitablement pour les nuls"

Le juge: Intéressant, intéressant, bon, poursuivez, maître.

L'avocat de la Couronne: RE-Objection votre honneur! Il y a un vice de forme ici!

Le juge: Dans votre cas, ce serait plutôt une forme de vice avec votre obsession objective.

L'avocat de la Couronne: Mais...

Le juge: LA FERME MERDE!!! Maître Watson, nous vous écoutons.


Le juge va finir par disjoncter se disait Sherlock qui parvenait difficilement à suivre la discussion. En fait, il n'était pas évident pour lui de rester concentré sur le procès, car un murmure provenant du fond de la salle d'audience, aiguisait sa légendaire curiosité. Il tendit l'oreille gauche pendant que la droite restait bien à sa place, attentive.

Hamlet Ozeu: J'ai performé dans le rôle d'un aveugle dans la pièce "Les anges n'ont pas de dents".

Othello Dutoit: Tout le monde sait qu'au royaume des aveugles les borgnes sont rois et qu'avec une aptitude ou un savoir médiocre, on brille au milieu des inaptes et des ignorants.

Hamlet Ozeu: Cessez donc de repiquer des adages qu'ont écrit les autres, espèce de pleutre!

Othello Dutoit: Moi, au moins, je ne suis pas comme vous, mon cerveau n'est pas au neutre.

Hamlet Ozeu: Ce qui m'étonne de vous, c'est de vous voir ici, parmi les grands de notre société.

Othello Dutoit: Pas étonnant du tout et je vous en supplie, changez de disque, il est usé.

Hamlet Ozeu: N'êtes-vous pas vous-même usé jusqu'à la corde? Simplement à vous regarder, on se croirait au musée.

Othello Dutoit: Je ne suis plus tout jeune, je vous l'accorde, mais avouez qu'à mon bras ne s'accrochent que des beautés.

Hamlet Ozeu: Avec tout le respect que je vous dois, mon ami...

Othello Dutoit: STOP! Vous ne me devez rien car je ne vous prêterai jamais mon respect.



Watson: Que faisiez-vous dans la salle à manger du restaurant chinois à l'heure exacte du meurtre?

Kiéla Dekocé: À quelle heure, déjà? Je mangeais probablement.


Watson: Et qu'avez-vous vu...euh...entendu?

Kiéla Dekocé: Vous savez, normalement, quand je prends un bon dîner et que je veux me recueillir paisiblement avec mon moi-même, je porte des écouteurs et j'écoute de la musique sur mon lecteur mp3.


Watson: Essayez-vous de nous dire que vous n'avez rien entendu à part votre musique?

Kiéla Dekocé: C'est exactement cela!


Watson: Mais que faites-vous ici, alors?

Kiéla Dekocé: C'est vous qui m'avez convoqué en cette cour pensant que je pourrais éclaircir les raisons de ce crime horrible.


Watson: Avez-vous senti quelque chose, au moins ?

Kiéla Dekocé: Mon dîner.


Watson: Connaissiez-vous la victime, au moins?

Kiéla Dekocé: Son odeur.


Watson: AH! AH! Et il sentait quoi?

Kiéla Dekocé: La sauce aux tomates et à la viande, assaisonnée de basilic et d'origan avec un zeste de tabasco et de sauce westernshit.


Watson: Je suis catastrophé! Bon...Euh...Avocat de la Couronne, le témoin est à vous.

L'avocat de la Couronne: Monsieur Dekocé, sauriez-vous nous dire si la victime avait un alibi en béton?

Le juge: Maître de la Couronne, votre question ne tient pas debout, voyons. La victime ne peut pas avoir d'alibi, c'est la victime.

L'avocat de la Couronne: Je comprends, Votre Honneur, mais peut-être que la victime s'est suicidée finalement.

Le juge: Avec une poêle en fonte garnie de restes de spaghetti?

L'avocat de la Couronne: Sait-on jamais!

Le juge: Enfin! Monsieur Dekocé, vous pouvez vous retirer, nous en avons fini avec vous. Maître Watson, avez-vous un autre témoin un peu plus crédible?


Watson: J’appelle à la barre l'inspecteur Wilfrid Dureselle.

Aussitôt installé, l'inspecteur lève la main et...

Dureselle: Je l'jure!


Watson: Mais attendez, mon ami, le juge doit vous demander d'abord si vous jurez de dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité en levant la main dites j'le jure!

Dureselle: Je l'jure!


Watson: Pas tout de suite, voyons! Monsieur le Juge, la parole est à vous.

Le juge: Mais c'est pas à moi de dire ça.


Watson: Mais tantôt avec madame De Beling, c'est vous qui lui avez demandé de jurer!

Le juge: Ah oui?


Watson: Eh oui!

Le juge: Ah bon!


Watson: Alors?

Le juge: Quoi?


Watson: Allez-vous enfin vous prononcer?

Le juge: Sur quoi?


Watson: La question!

Le juge: Non!


Watson: Mais c'est à qui alors?

Le juge: J'en sais foutre rien moi...


Watson: Est-ce que votre trouduc peut faire le travail?

Le juge: Justin Trouduc vous avez la parole.

Justin Trouduc: Bien, Votre Honneur! Inspecteur, levez la main gauche et mettez l'autre sur la bible...

L'avocat de la Couronne: Objection votre honneur!

Le juge: Ah non, il ne va pas recommencer, celui-là! Qu'est-ce que vous voulez encore?

L'avocat de la Couronne: Est-ce la bonne main sur la bible?

Le juge: C'est bien la main gauche, non?

L'avocat de la Couronne: J'ai pas vérifié dans mon Grand livre juridique, mais il me semble que c'est la droite.

Le juge: Eh merde! Inspecteur, vous vous torchez avec quelle main?

Dureselle: La droite!

Le juge: Qu'il en soit ainsi.

Dureselle: Je l'jure!

Le juge: Mais non, mon ami, il faut respecter le protocole, voyons! Huissier, reprenez je vous prie.

Justin Trouduc: Bien, Votre Honneur! Inspecteur, levez la main droite et mettez l'autre sur la bible...


Watson: Objection Votre Honneur!

Le juge: Ah non! Vous n'allez pas commencer ce petit jeu vous aussi, maître Watson?


Watson: Est-ce la bonne Bible sous la main du témoin?

Le juge: J'en perds mon latin, Trouduc, continuez!

Dureselle: Je l'jure!

Le juge: Attendez inspecteur, ce n'est pas à vous, Trouduc!

Justin Trouduc: Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, dites je le jure...


Watson: On se répète là, non?

Dureselle: Je l'jure!

Le juge: Pas important!

Dureselle: Je l'jure!


Watson: Mais si!

Dureselle: Je l'jure!

Le juge: Mais non!

Dureselle: Je l'jure!

Le juge: Ça va, inspecteur, on a compris. Maître Watson, le témoin est à vous.


Watson: Inspecteur, est-ce que vous avez quelques informations sur les allées et venues de l'accusé Hervé Cassoulet?

Dureselle: J'ai enquêté sur lui et cet homme est impénétrable, c'est ce qu'on m'a dit quand j'ai enquêté dans le quartier gai.


Watson: Et dans le quartier moins gai, mettons, l'Opus Déï, ils en pensent quoi?

Dureselle: Je n'ai pas enquêté à ce niveau, mais disons que les femmes en particulier le trouvent très attirant à cause de sa queue.


Watson: Pardon? Avez-vous dit sa queue?

Dureselle: Oui oui, vous savez, sa coiffure lorsqu'il attache ses cheveux à la collégienne, les femmes trouvent ça charmant et romantique.


Watson: Ah bon! Vous m'avez fait peur. J'avoue que même ma Claudia a un faible pour les hommes à queue, même si moi, je n'en ai pas, enfin, j'en ai une mais... nous nous égarons du sujet.


Pendant ce temps, dans une autre partie du palais de justice, un crime se préparait; l'enlèvement d'Hervé Cassoulet.

Lord Robert: Messieurs, nous devons absolument saisir l'occasion qui nous est offerte aujourd'hui. Enlever Hervé Cassoulet car il en sait beaucoup trop sur nous.

Lord Bleu: Je suis tout à fait d'accord mais comment allons-nous procéder?

Lord Robert: Très simple, lorsqu'il passera devant nous, nous lui sautons dessus.

Lord Rouge: Mais comment allons-nous savoir s'il passera devant nous?

Lord Robert: Nous allons nous installer devant les portes où a lieu son procès.

Lord Jaune: Nous lui sautons dessus et après...

Lord Robert: Nous en faisons un petit paquet et nous sortons d'ici. Dac?

Lord Bleu: Dac!

Lord Rouge: Dac!

Lord Jaune: Dac!

Lord Robert: Dites-donc, mes amis, où sont Lord Noir et Lord Blanc?

Lord Orange: Ils sont demeurés euh...

Lord Robert: Des demeurés?

Lors Orange: Ils sont demeurés à l'entrée, en compagnie de Lord Gris!

Lord Robert: Ah, je l'avais oublié celui-là, toujours dans une zone indécise. Bon, d'accord, allons-y!




Entre-temps, à la cour, le juge prenait connaissance d'un message qu'un des gardiens lui avait remis, puis, blanc comme un drap, il se leva...

Le juge: Membres du jury, maître Watson, avocat de la Couronne, mesdames et messieurs, québécois, québécoises, nous venons tout juste d'apprendre une nouvelle désastreuse. L'accusé, Hervé Cassoulet a été enlevé par Lord Robert et ses sbires.

Watson se retourna vers Sherlock...


Watson: L'ordre vert?!?

Sherlock: Mais non, docteur, Lord Robert.


Watson: Ah!

Le juge: La lettre que nous ont laissée les ravisseurs nous dit qu'il en savait trop et qu'il disait trop de vérités. Bref, cela choquait les hautes instances politiques, ésotériques et tout ce qui fini par ique. Et, selon les dires de ces personnes biens en vue, il se serait éjecté lui-même de l'élite sans demander ses restes. Alors mesdames et messieurs, le procès est clos. Huissier!

Justin Trouduc: La Cour est levée!


Watson: Et moi je suis lavé!

Sherlock: Tout est bien qui finit bien


Watson: Bon, on peut enfin passer à autre chose.

Sherlock: Oui, enfin! Moi j'en ai assez de toute cette justice!

Le juge: Messieurs Watson et Sherlock, ce fut un honneur de vous avoir dans cette cour, j'imagine que vous allez enquêter sur cet enlèvement?

Sherlock: Bien sûr!


Watson: Ah oui?

Sherlock: Mais si, docteur, rappelez-vous, nous devons retrouver le tombeau.

Le juge: Il y a tout de même quelque chose qui m'intrique.

Sherlock: Qu'est-ce donc?

Le juge: Lord Robert, qui est-il au juste?

Sherlock: C'est un britannique fanatique qui cherche à prouver que la vie existe sur Vénus. Dans certains cercles vicieux de Lord Robert, on dit que les adeptes de cette secte reçoivent la visite de charmantes vénusiennes la nuit, vêtues d'un presque rien vert. Elles charment les témoins et ils tombent automatiquement dans le panneau de la démence car, suite à ces visites nocturnes, ils tentent de convaincre tous et chacun qu'ils ont les connaissances universelles sur la vie terrestre, extra-terrestre, intra-terrestre, ultra-terrestre, intra-veineuse, etc.

Le juge: Intéressant! Donc, il faut se tenir loin de ces personnes.

Sherlock: Élémentaire, cher Juge, élémentaire!


Watson: Pourtant, j'aurais certainement aimé rencontrer ces vénusiennes dans la nuit.

Sherlock: N'y pensez même pas!


Watson: Pourquoi?

Sherlock: Vous êtes trop intelligent. Car n'oublions pas que ce sont les simples d'esprit qui ont droit à ces visites. Plus votre tête est vide, plus il est facile pour eux ou elles de s'y introduire pour vous embobiner et vous posséder.

Le juge: Comme disait si bien Hitler à son intendant à chaque fois qu'il recrutait un membre dans sa doctrine de débile " Cet homme est un bon arien! ". Bon, c'est pas tout, messieurs, mais je dois vous quitter car j'ai une veuve à rattraper.

Sherlock: Bonne soirée monsieur le Juge!

Le juge disparut de la salle en un éclair, aveuglant même la justice.


Watson: Êtes-vous sérieux Sherlock, nous devons essayer de retrouver Hervé?

Sherlock: En vérité, je voulais tout simplement impressionner le juge, mais la réalité est toute autre, nous n'avons plus besoin de retrouver Hervé Cassoulet car, pendant que vous interrogiez les témoins, j'ai reçu un télégramme de Londres nous disant que le tombeau serait possiblement en Afrique. Alors préparez-vous à de nouvelles aventures, mon ami, car nous partons pour l'Afrique dès la première heure demain et nos billets sont déjà réservés sur le vol Air Africa.


Watson: Bien, allons préparer nos valises alors!!!

Aucun commentaire:

Publier un commentaire