Chapitre 12

Le meurtre de Chuck Debeling 

Pendant ce temps, à l'autre bout de la ville, dans un petit restaurant chinois, le chef cuisinier et proprio de l'endroit était victime d'un crime horrible et subissait les pires tortures pour enfin succomber à ses blessures.

Qu'est-ce que l'assassin pouvait bien lui vouloir?

Mais passons et retournons aux jeux pan-canadiens.

------------ LA PÉTANQUE ACTE: 1 ----------------

Père Omnia: Ben voyons, comment ça s'fait que je n'ai plus mes boules ! Voulez-vous bien me dire où je les ai encore fourrées?

Soeur Pantine: Vous cherchez le Père Deboul?


Père Omnia: Non c'est pas ça, je crois que j'ai oublié ma paire de boules au presbytère. Je ne pourrai pas participer à la compétition sans elles.

Soeur Pantine s'avança prête à se sacrifier pour les besoins de la cause.


Soeur Pantine: Prenez mes boules mon père. Je les mets à votre entière disposition.

Père Omnia: Je n'oserais jamais ma soeur.

Soeur Pantine: Si si, prenez-les et qu'on n'en parle plus.

Père Omnia: Vous êtes sûre que ça ne vous dérange pas?

Soeur Pantine: Oui oui, ça me fait plaisir.

Père Omnia: Quelles drôles de boules vous avez là, elles sont bizarres, sont-elles en métal? On dirait qu'elles sont en polymère siliconisé.

Soeur Pantine: C'est tout récent, je ne les ai que depuis quelques mois lorsque nous nous sommes greffées à cette compétition. J'ai dû m'équiper car je n'étais pas dans la norme et ça rongeait le frein protocolaire du clergé.  

----------- WATSON, SHERLOCK ET PÈRE VIEW. ACTE: 2 -------------

Soudain une personne à l'arrière s'écria, Vas-y Gilles!

Watson: Tiens, je crois qu'une athlète a besoin de crème vaginale!

Sherlock: Mais non Watson, ce sont des encouragements pour un des participants.

Watson: Ah!

----------- WATSON, SHERLOCK ET PÈRE VIEW. ACTE: 2 - FIN -------------

----------- JEUX DE FLÉCHETTES ACTE: 1 -------------

La soeur s'enligna et lança la fléchette directement dans la poche du père Defèsse dans l'autre section.

La soeur: Ah mon Dieu, j'ai atteint le saint-sac!

----------- JEUX DE FLÉCHETTES ACTE: 1 - FIN-------------

Tout au fond de la salle, deux personnages mystiques qui assistaient aux jeux, discutaient des compétitions. Visiblement des hommes de théâtre...

Hamlet Ozeu:...elle n'avait pas le panache d'une grande dame, mais savait satisfaire aux tendances féminines.


Othello Dutoit: Courir la jupe en l'air pour une femme, c'est aussi facile que de trouver une perle dans un plat de beans.

Hamlet Ozeu: Je voudrais bien vous y voir, vous, avec l'étalon au galop.

Othello Dutoit: Et vous croyez faire mieux peut-être, avec vos gros sabots?

Hamlet Ozeu: Vous saurez que moi, môssieur, j'ai vécu les olympiades.

Othello Dutoit: Je sais, vous me revenez toujours avec ces salades.

Hamlet Ozeu: Seriez-vous jaloux de mes atouts?

Othello Dutoit: Pas du tout, poux, hiboux, genoux, cailloux, choux.

Hamlet Ozeu: Qu'est-ce que c'est que ces rimes, je commence à croire que vous êtes odieux!

Othello Dutoit: Je ne suis pas aux Dieux, je suis aux femmes et pas comme vous, qui êtes aux deux.

Hamlet Ozeu: Des mots, tant de mots pour ne rien dire, et venant de votre bouche, ils sont difficiles à saisir.

Othello Dutoit: Ces mots vous ont permis d'être ce que vous êtes et certainement pas pour notre plaisir.

Hamlet Ozeu: Votre présence... je saurai un jour m'en délivrer.

Othello Dutoit: Allons, cessez donc de vous prendre pour Laurence Olivier.

Hamlet Ozeu: Je m'en vais de ce pas vider mes frêles intestins car c'est tout ce que vous provoquez en moi...de bien.

Othello Dutoit: C'est ça, allez donc chier!

Pendant ce temps...

Watson: Excusez-moi, père View! laissez-moi passer car j'ai un urgent besoin d'aller au p'tit coin.

Père View: Qu'est-ce qu'il a dit? Il a un urgent besoin de soin? s'enquiert-il a Sherlock.


Sherlock: Mais non, père View, il a un fort désir d'aller vider sa vessie.

Père View: Il désire aller voir le Messie?

Sherlock: Mais non, vous dis-je, il va aux toilettes pour uriner.

Père View: Il a une amulette qu'il veut faire buriner?

Sherlock:: NOOOOON!!! JE VOUS AI DIT QU'IL VEUT ALLER PISSER, BON DIEU!!!

Père View: Pas si fort, je n'suis pas sourd. Il veut aller pisser, alors, voilà, c'est pas compliqué. Dites-lui que les toilettes sont du côté gauche de la salle au fond du couloir.

Sherlock: Il n'est plus ici!

Père View: Il n'a plus envie?

La compétition allait bon train, chacun y mettant du sien pour remporter la victoire. Chaque équipe voulait obtenir le calice d'or mais un seul grand gagnant pourrait avoir ce privilège, alors que deux équipes se partageraient le ciboire d'argent et le bénitier de bronze.

Précipitamment, le Père Sage s'approcha de Sherlock pour lui transmettre un message de la plus haute importance. Il venait de recevoir un appel de la préfecture de police l'avisant que sa présence était requise sans délai au restaurant Les perles de Tching Gaz Cook.

Profitant de cet événement inattendu qui leur permettait de s'évader en douce de la compétition qui commençait à les ennuyer royalement, nos deux héros se précipitèrent avidement sur les lieux du crime pour procéder à l'investigation.

Dès leur arrivée sur la scène, Sherlock, muni de sa loupe, se mit à scruter les lieux minutieusement, tout en évitant de se mettre les pieds dans les plats car la cuisine était sans dessus dessous et le plancher était jonché de chaudrons et d'ustensiles de toutes sortes.


Sherlock: Premièrement, on voit ici, que l'assassin a utilisé un crayon à mine HB pour martyriser sa victime.

Watson: Moi, j'avoue que j'aurais plutôt utilisé un épluche-patate, y'en a un justement ici. Mais alors...?

Sherlock: Élémentaire mon cher Wat! Tout le monde sait que les scribes utilisent des crayons à mine dans leurs travaux.

Watson: Mais moi aussi j'écris avec des crayons à mine! Alors qu'est-ce qui vous surprend.

Sherlock: Oui mais vous les utilisez surtout pour écrire sur du papier, non?

Watson: Bien sûr, cela va de soi!

Sherlock: Et ben voilà! De plus, l'assassin s'est servi d'une poêle en fonte pour terminer son odieux travail.

Watson: Vous voulez dire qu'il lui a fracassé le crâne avec une poêle en fonte pour l'achever?

Sherlock: Exactement, mon ami.

Watson: Mais, mais...

Sherlock: Quelque chose vous chicotte, Doc?

Watson: Certainement, il aurait pu se servir d'un wok pour faire le travail, ceci aurait été moins insultant pour la pauvre victime.

Sherlock: Je sais, je sais, surtout qu'il en portera les séquelles jusqu'à la fin de sa vie le pauvre. Il semble même que l'assasin ait voulu lui faire une mise en pli avec des rouleaux de printemps, regardez sa chevelure est toute gommée.

Watson: Mais dites-moi, comment avez-vous fait pour découvrir que le tueur avait utilisé une poêle en fonte?

Sherlock: Évidemment, si j'avais trouvé des résidus de riz et nouilles chinoises tout près de la blessure, j'aurais conclu au wok traditionnel comme arme du crime, mais ce sont des petits morceaux de bacon et oeufs que j'ai découverts tout près de la plaie. Conclusion, c'est un québécois avec une poêle en fonte et je soupçonne cet homme d'être, The Pan Killer!

Watson: Ah mon Dieu! dit comme ça, cela semble plus horrible encore! J'ai des frissons qui me parcourent la chine.

Sherlock: Continuons nos recherches.

Watson: D'accord!

Ils se mirent à fouiller ici et là, espérant trouver de nouveaux indices, quand, soudain...


Watson: Merde! J'ai mis l'pied sur quelque chose.

Sherlock: Tassez-vous que j'vois ça de plus près.

Sherlock le poussa si fort que ce pauvre Watson perdit pied et alla se planter dans les casseroles et ustensiles de l'autre côté de la cuisine.


Watson: De quoi s'agit-il? dit-il en se relevant péniblement.

Sherlock: Ah c'est rien, vous avez pilé dans un pineapple chicken ball.

Watson: Ah!

Inlassablement, ils se remirent au travail et, dans un éclat de voix comme seul Watson sait le faire...


Watson: Euréka!!! j'ai trouvé!

Sherlock: Ah oui? quelque chose d'intéressant, j'espère?

Watson: Venez voir ici, on peut voir la lettre H incrustée dans le mur, comme si la victime avait essayé de nous dire quelque chose avant de mourir.

Sherlock: J'arrive, laissez-moi voir.

Watson: Faites attention, Sherlock, vous marchez sur un piège à souris.

Sherlock: Sécurisez le périmètre, voulez-vous, je dois me concentrer pour déchiffrer ce nouvel indice.

Croyant découvrir le nom de l'assassin, Sherlock s'empara de ses lunettes à infra-rouge. Muni de son oeil de lynx, il analysa minutieusement la structure de ce curieux hiéroglyphe, ses interminables investigations se soldant par une décevante conclusion...


Sherlock: Franchement Watson! Votre truc, c'est juste un vieux spaghetti séché collé au mur. Une vieille technique pour vérifier si les pâtes sont assez cuites.

Watson: Ah j'en ai assez! Foutons l'camp d'ici!

Sherlock: Calmez-vous, mon cher doc, d'ici peu nous aurons fini.

Avant de quitter les lieux, ils scrutèrent de bas en haut et de long en large le petit resto, mais ils ne trouvèrent aucun indice supplémentaire, alors...


Sherlock: J'ai la tête qui tourne docteur, rentrons à l'hôtel, j'en ai assez moi aussi. Nous reviendrons sur cette enquête demain dès l'aube.

Watson: Juste avant, laissez-moi ouvrir un petit fortune cookie, sait-on jamais!

Watson s'exécuta et...


Sherlock: Alors, qu'est-ce que ça dit?

Watson: "On parle toujours du boulevard des Filles du Calvaire mais jamais du calvaire des filles du boulevard."

Sherlock: Laissez tomber Watson, nous perdons notre temps.

Ils rentrèrent précipitamment à l'hôtel, prirent une bonne douche écossaise et se couchèrent aussitôt. Le lendemain matin, Sherlock ouvrit les yeux et droit devant lui, se tenait debout, au garde-à-vous, son collègue, comme s'il avait attendu toute la nuit l'éveil du détective.

(Note de l'éditeur: C'est quoi une douche écossaise? Pour le bénéfice de nos lecteurs?)
(Note de l'auteur: Euh... j'en sais foutre rien moi! Je suppose qu'il prend sa douche avec sa jupe et son buck ou il se frotte les aisselles avec le pompon de son béret tout en se frictionnant la cornemuse.)


Sherlock: Que faites-vous docteur?

Watson: Je dois vous raconter ce qui m'est arrivé.

Sherlock: Bon, d'accord, laissez-moi me préparer un déjeuner et vous pourrez me raconter tout ça pendant que je prends mon thé.

Après quelques minutes, Sherlock était installé sur le balcon de l'hôtel en compagnie de son confrère, la tasse à la main.


Sherlock: Je suis prêt, allez-y, je vous écoute.

Watson: J'ai fait un rêve cette nuit qui était des plus réalistes, je dois dire, cela concernait le tombeau que nous cherchons depuis des lunes.

Sherlock: Ah oui? Racontez-moi ça ! Peut-être aurons-nous quelques indices qui pourraient nous aider à le retrouver enfin. Car à maintes reprises vous avez su avec vos rêves prémonitoires nous aider jadis dans certaines de nos enquêtes.

Watson: Alors voilà! Le tout débute...

( Note de l'auteur: Maintenant chers lectrices/teurs, nous allons entrer dans le rêve de Watson, c'est comme si je vous racontais une autre histoire dans l'histoire. Bon ce n'est pas conforme à la règle de l'édition mais comme je suis un original, permettez-moi de sortir des sentiers battus. )

Watson et Sherlock roulaient à vive allure sur la highway 66 de Transylvanie. Au volant de sa charrette, Sherlock semblait maîtriser son véhicule au travers des roches et hautes herbes quand tout à coup, il freina d'un coup sec...


Watson: Pourquoi stoppez-vous?

Sherlock resta un long moment sans rien dire, l'oeil hagard, reniflant la brise pour finalement se tourner vers Watson et lui lancer...


Sherlock: Je subodore quelque chose d'anormal mon ami, comme si on nous observait.

Watson: Ah oui? Pourtant je ne vois absolument rien aux alentours, rien ne se dresse devant nous et je tiens à vous faire remarquer que nous sommes dans une grande plaine à perte de vue.

Sherlock: Derrière cette colline, là-bas!

Aussi vite que l'éclair, Sherlock se mit à fouetter le cheval provoquant ainsi le redémarrage de la charrette. À vive allure, ils se rendirent tout en haut puis, le détective stoppa la charrette à nouveau, jeta un coup d'oeil aux alentours mais rien, sauf au loin, un château qui datait des temps médiévaux.


Watson: On se croirait au Moyen-Age.

Sherlock: C'est exactement cela Watson, nous sommes sur les terres du Comte Dracula. Là-bas, tout au fond de cette vallée, c'est son château.

Watson: Allons-nous lui payer une petite visite? Puisque c'est lui, selon la croyance populaire,  le spécialiste des tombeaux.

Sherlock: Précisément cher ami. Nous allons lui extirper les informations qui nous aideront à découvrir où se trouve le tombeau d'Azeybodygorgeous. Cependant, nous devrons attendre jusqu'au coucher du soleil avant de le questionner, car le comte est un oiseau de nuit.

Watson: Je suis anxieux de le rencontrer, il paraît qu'il a la plus grande collection de livres sur les phénomènes paranormaux, il serait intéressant d'y jeter un coup d'oeil. Qu'attendons-nous, fonçons!

Sur ces mots d'encouragement, Sherlock se leva debout et claqua à nouveau le fouet pour augmenter la vitesse du bolide. Quelques instants plus tard, ils étaient devant le château, mais, malheureusement, celui-ci était entouré d'une rivière de trois mètres de largeur sans aucun accès possible.


Watson: Mais comment allons-nous faire pour traverser cette rivière Sherlock? Le chemin pour se rendre à l'intérieur s'arrête ici et il y a cette énorme porte de l'autre côté.

Sherlock: C'est un pont-levis Watson! Alors notre seul souci, c'est de frapper sur ce pont pour signifier notre présence.

Watson: Je vais de ce pas amasser des roches pour les lancer contre ce pont.

Aussitôt dit, Watson sauta hors de la charrette et regarda autour de lui, cherchant le projectile adéquat pour faire le travail.


Sherlock: Attendez un instant! Je vois quelqu'un qui se promène derrière le créneau.

Le docteur arrêta ses recherches et s'avança vers la rive.


Watson: Hé ho! Du pont!

Que voulez-vous? cria l'étrange personnage. Je ne m'appelle pas Dupont et vous êtes sur un terrain privé, alors dégagez et allez vous faire voir ailleurs!


Watson: Euh...on dirait Père Gola! L'auteur se répète.

Sherlock: À qui avons-nous l'honneur de parler?

Je suis Renfield, l'assistant du comte, répondit-il.


Sherlock: Nous voulons rencontrer le comte Dracula, s'époumona notre cher détective.

Renfield: Il est couché et il dort à poings fermés, s'époumona l'autre aussi.


Sherlock: Pourriez-vous baisser le pont-levis car j'en ai assez de m'époumoner et je voudrais bien vous parler en face-à-face sans crier à tue-tête.

Renfield: Pas grave, il n'y a aucun voisin dans les parages.

Sherlock: Je sais mais le comte dort, alors il ne faudrait pas le réveiller.

Renfield: Pas grave, car quand le soleil est là, le comte n'y est pas et quand le comte y est, le soleil disparaît.

Sherlock: Ce ne sera pas aussi facile, cher Watson.

Watson: Je ne peux pas croire qu'il n'y a pas un moyen de forcer ce pont-levis à descendre.

Sherlock: Si, y a un moyen. Donnez-moi cette petite roche par terre.

Il prit un bout de papier dans sa poche et y écrivit quelques mots, ensuite il enroba la roche que Watson venait de lui donner de ce même papier et la lança en direction de Renfield. Quelques minutes plus tard, le pont-levis se mit a craquer pour finalement descendre lentement.


Watson: Mais comment avez-vous fait? Qu'avez-vous écrit sur ce bout de papier?

Sherlock: Bof! Rien de particulier, j'ai tout simplement écrit que j'étais le célèbre chanteur de rap Q-Tips et que vous étiez l'actrice Pamela Anderson déguisée en monsieur tout l'monde pour semer les paparazzis.

Watson: Hahahaha! Elles est bien bonne celle-là! Par contre, vais-je devoir enlever mon déguisement lorsque nous serons à l'intérieur?

Sherlock: Mais non Watson! Vous n'êtes pas déguisé, vous êtes vous-même.

Watson: Fiou!!! J'ai eu peur. Mais en passant, c'est pas Q-Tips, mais Q-Pac, le chanteur de rap.

Sherlock: En êtes-vous vraiment sûr? C'est bien Q-Tips qui chante " I have to eat the curtains "

Watson: Pas du tout! C'est Q-Pac qui chante " I have to eat it's certain ". Vous mélangez les choses, il ne doit pas bouffer les rideaux mais il doit bouffer tout court. Alors c'est évident que cet imbécile de troufion nous a ouvert pour voir la pulpeuse Pamella c'est sûr. Comment vais-je faire pour être à la hauteur maintenant?

Sherlock: En ce qui concerne Pamella, ce n'est pas une question de hauteur mais de grosseur, alors vous devriez vous bomber le torse hahahahaha!

Watson: La belle affaire!

Sherlock: Ne vous en faites pas, Watson, comme d'habitude, nous allons très bien nous en sortir.

Quelques heures plus tard, ayant été reçus avec cordialité par Renfield, nos deux héros scrutaient la bibliothèque du comte avec beaucoup d'intérêt. Watson siphonnait le cigare que lui avait offert le bras droit du maître de l'endroit et Sherlock, comme à son habitude, fumait sa pipe. Tous deux étaient captivés par l'énorme inventaire de bouquins que possédait le comte. Ils n'en revenaient tout simplement pas de la quantité de documents rares qui se trouvaient dans cette seule pièce. Surtout qu'ils n'avaient même pas remarqué la présence du comte, tout de noir vêtu qui se tenait sur le seuil de la porte.

Dracula: Impressionnant n'est-ce pas? J'ai amassé ces petits trésors au fil des ans.


Sherlock: Une remarquable collection d'objets et de livres rares que vous avez là!

Dracula: Bonsoir messieurs, je suis le comte Dracoula.

Watson: Dracoula?!?

Dracula: Je constate votre stupéfaction, mais vous ne trouvez pas que prononcé ainsi, mon nom me donne un peu plus de punch?

Watson: Disons que cela fait plus coulant mettons!

Dracula: Mettons?!?

Watson: C'est un terme volé aux francophones du Canada.

Dracula: Le Québec bien sûr! Beau pays que je n'ai jamais eu le plaisir de visiter. Un jour peut-être!

Watson: En effet! Beau pays, pas comme les USA où l'on retrouve les pires vampires économiques de la planète.

Dracula: Pas seulement économiques cher ami, ils couvrent bien d'autres domaines aussi.

Watson: Qui sont ces beautés monsieur le Comte?

Dracula: Ce sont mes servantes, la princesse africaine Wawanessa et l'épouse du comte espagnol Alberto de Balsam, la très émoustillante Shampoona!

Watson: Elles sont légèrement vêtues, je dirais même plus, très légèrement vêtues, leurs jaquettes de soie nous laissent entrevoir leurs formes sinusoïdales très distinctement.

Dracula: Le but est d'agrémenter de leur jeunesse le décor de ce château qui, doit-on le dire, tombe en ruines. Comme ce tableau d'ailleurs, qui devra être rafraîchi.

Ils s'approchèrent du tableau.


Dracula: Comme vous avez pu le constater, c'est la reine mère qui semble plus vieille que son âge réel.

Watson: Elle a cent ans la vieille bigote, alors ce portrait la représente bien.

Dracula: Pourtant, ce tableau a été peint il y a de cela cinquante ans.

Watson: Donc, la dégradation de l'oeuvre a rattrapé le modèle.

Dracula: Elle n'est pas morte récemment?

Watson: Bien sûr, et nous en sommes désolés.

Dracula: Dommage, mais vous savez que j'ai voulu remettre cette oeuvre à la monarchie mais la reine Elizabeth junior a refusée.

Watson: Dommage, en effet, elle n'a pas le panache de sa mère, Il paraît même qu'elle s'est fait liposucer en vu de se faire amoindrir les flans, mais dans le processus, ils lui ont liposucé une partie du cerveau.

Dracula: J'espère que c'est une partie du cerveau reptilien, dit-il ironiquement.

Watson: Allez savoir!

Soudain!


Sherlock: Mes amis!!! Venez de ce côté, j'ai fait une découverte des plus étranges, un bouquin!

S'approchant du détective.


Watson: Qu'avez-vous trouvé de spécial, Sherlock?

Sherlock: Regardez!

Watson: "Les constructions épineuses" Qu'est-ce que c'est?

Dracula: Ah cet auteur, bien sûr! Amentabark Prèdukaktus.

Watson: Amentabark près de quoi?!?

Dracula: Prèdukaktus, un archéologue égyptien.

Watson: Et de quoi est-il question dans ce bouquin?

Dracula: De la construction des pyramides.

Watson: Et ça dit quoi au juste?

Dracula: Selon le professeur Prèdukaktus, ils auraient mis quatre cents ans pour construire la pyramide de Kéops. Un bloc à la fois et chaque bloc pesait une tonne.

Watson: Mais quand ils ont décidé de construire la pyramide, comment pouvaient-ils prédire que cela servirait à Kéops quatre cents ans plus tard?

Dracula: Ils ne le savaient pas, ils se sont dit qu'elle servirait au pharaon qui serait là lors de sa construction finale.

Watson: Donc, c'est comme à la loto. Tout le temps de sa vie, le pharaon espère qu'ils vont finir avant qu'il crève, c'est ça ?

Dracula: C'est exactement cela!

Watson: Mais ça n'a aucune espèce de bon sens.

Dracula: Pourquoi?

Watson: Imaginons que le premier pharaon, celui qui a décidé de faire construire cette pyramide, s'aperçoit qu'au bout de dix ans, ils n'ont déplacé qu'une vingtaine de blocs. Il devait se dire, je vais crever avant qu'ils finissent, bon Dieu!

Dracula: Oui, je sais, mais c'était comme ça.

Watson: Oups! Je m'excuse, est-ce qu'ils disaient bon Dieu en ces temps-là?

Dracula: Je ne pense pas!

Watson: Alors il devait se dire bon Râ, non? Dans le genre, je vais crever avant qu'ils finissent bon Râ!

Dracula: J'en ai aucune idée.

Watson: A-t-on répertorié des suicides parmi les pharaons du temps?

Dracula: Je ne crois pas, mais c'est une bizarre de question que vous me posez là.

Watson: Non mais, quand même, je m'imagine à la place du pharaon et il me semble que j'aurais songé à me suicider vu la lenteur des travaux. Étant sûr de ne pas avoir ma pyramide de mon vivant, j'm'aurais fait construire un p'tit trois blocs et demi pour être sûr d'avoir mon tombeau bien à moi.

Dracula: Ils avaient des idées de grandeur ces égyptiens. Bon, je dois vous quitter messieurs, j'ai mon déjeuner qui m'attend dans les soubassements. Les très charmantes Wawanessa et Shampoona se feront un plaisir de vous mener à vos chambres respectives. Bonne nuit!

Sherlock: Merci de votre hospitalité, cher comte, mais devrions-nous prendre rendez-vous pour un peu plus tard dans la nuit? Nous avons des questions à vous poser.

Dracula: Pourquoi pas, lorsque le temps sera venu, Renfield viendra vous chercher.

Sherlock: Parfait, alors bon déjeuner!

Rapidement, Dracula quitta la pièce pour se fondre dans la noirceur du couloir. Nos amis restaient là, sans dire un mot, le regardant disparaître.


Sherlock: Watson! Je crois que nous allons nous plaire ici. Tant de questions me trottent dans la tête que je ne serai pas en mesure de savoir par laquelle commencer.

Watson: Le tombeau Sherlock! Nous devons nous informer sur le tombeau à tout prix.

Sherlock: Exact!

Wawanessa: Monsieur Watson! fit la nymphe d'une voix doucereuse.


Watson: Oui! d'une voix mielleuse.

Wawanessa: Voudriez-vous me suivre, s'il vous plaît, je vais vous montrer votre chambre.

Watson: Je vous suis, très chère.

Shampoona: Monsieur Sherlock! veuillez me suivre, s'il vous plaît


Watson: Héhé! Je crois que nous sommes entres bonnes mains, cher collègue. Allons-y!

Sherlock: J'apporte ce bouquin avec moi.

Watson: Z'êtes pas sérieux vous là?

Sherlock: Pourquoi?

Watson: Avec une aussi belle créature à votre bras, vous songez réellement à lire ce bouquin?

Sherlock: Ne me regardez pas avec ces yeux de veau, j'ai décidé de lire un bouquin au lieu de jouer au casanova.

Pauvre Watson, lui qui croyait vivre une aventure érotique avec Wawanessa ce soir-là, quel ne fut pas son étonnement de constater qu'elle l'avait laissé devant sa porte de chambre sans dire quoi que ce soit. Pourtant, il avait bien essayé de converser avec cette beauté africaine tout au long du trajet, mais aucun mot n'était sorti de sa bouche pulpeuse. Il dû donc se résigner, ce ne sera pas pour ce soir pensa-t-il.

Les chambres de Watson et Sherlock étaient communicantes, alors ils se rejoignirent dans celle de Sherlock.


Sherlock: Avez-vous remarqué que les deux servantes, Wawanessa et Shampoona portent les mêmes initiales que nous? W et S?

Watson: Vous m'en direz tant!

Sherlock: Vous avez l'air déçu mon ami.


Watson: Bof! 

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