Chapitre 10

 Si j'avais les ailes d'un ange

Montréal, métropole du Canada, plaque tournante de l'Amérique du nord. Ville des échanges commerciaux internationaux entre toutes les villes principales du monde entier. Montréal qui fut l'hôte des Jeux Olympiques en 1976 et de l'Exposition Universelle en 1967. Ville cosmopolite et vibrante d'activités à toute heure du jour, reconnue mondialement pour son ouverture, sa tour penchée du stade, ses différents festivaux...euh festivals hihi! sa gastronomie exceptionnelle et ses restaurants, sa poutine ( pommes de terre frites nappées de sauce brune et garnies de fromage en crottes), ses hot dogs, ses smoke-meat ( viande fumée insérée dans un sandwich de pain de seigle avec moutarde, accompagné d'un cornichon, pas celui avec qui vous mangez mais celui que vous mangez!). Sans oublier les gangs de rue, les massothéraputes de la rue Saint-Laurent et plusieurs autres qualités que je ne saurais vous énumérer ici.

Retrouvons donc nos deux acolytes dans leur chambre d'hôtel du Queen Elizabeth, occupés à défaire leurs bagages et profitant de ce répit pour planifier les activités du lendemain.

Sherlock: En tout premier lieu, nous devons contacter Lessard & Jetté pour la suite de notre enquête. Je vais immédiatement les appeler pour les rencontrer demain matin à la première heure.


Watson: Je vous laisse cette corvée et, de mon côté, je vais en profiter pour donner un coup d'fil à ma douce Claudia.

(Note de l'éditeur: Voyons Vil, il n'y a qu'un seul téléphone dans la chambre d'hôtel. C'est pas logique!)
(Note de l'auteur: Bien sûr, où avais-je la tête)


Watson: Je vous laisse cette corvée et de mon côté, étant donné qu'il n'y a qu'un seul téléphone dans la chambre d'hôtel, je vais en profiter pour aller prendre une douche-téléphone (pas l'choix ça l'air).

Quelques minutes plus tard, Watson sortait de la salle de bain encore tout mouillé, se décrottant les oreilles avec le cure-pipe de Sherlock. Il enfila le peignoir de l'hôtel et jeta un coup d’œil du côté du salon. Son collègue, bien assis dans un fauteuil, pipe en main, avait le nez planté dans un bouquet de fleurs.


Watson: Alors quoi? On est nostalgique? Ne me dites pas que le jardinage vous manque.

Sherlock: Silence, taisez-vous! J'admirais ces fleurs et je crois bien que j'ai détecté un micro dissimulé adroitement sous les feuilles.

Watson: Laissez-moi voir ça.

Aussitôt Watson ajusta ses lunettes et se planta le nez dans les fleurs de pavot. Il scrutait attentivement la base des tiges tout en savourant le parfum suave qui lui fit perdre un peu la tête.


Watson: Anémone 12! Anémone 12! Y'a-t-il quelqu'un au bout de l'onde?

Sherlock: Soyez quand même vigilant Watson. Ça n'a rien à voir avec des anémones, ce sont des pavots somnifères, desquels on produit l'opium et je suspecte une arnaque alors, on n'est jamais trop prudent.

Watson: Vous disjonctez, cher ami, regardez, ce n'était qu'une mignonne coccinelle.

Sherlock: Mais qu'est-ce qui nous dit que ce n'est pas une puce électronique déguisée en mignonne coccinelle placée ici pour nous espionner?

Watson: Ben voyons donc! Seriez pas un peu parano sur les bords? Et cessez donc de lire ces bouquins de David Icke.

Sherlock: Il a raison, je vous dis! Il y a de la conspiration partout.

Watson: Vous n'êtes pas sérieux là? Voir si la reine serait une reptilienne! Elle a une tête de crapeau, certes, surtout depuis qu'elle s'est acheté une capine en peau d'alligator pour ses nuits froides, mais cela ne fait pas d'elle une amphibienne.

Sherlock: Et son fils, le prince Charles, ne trouvez-vous pas qu'il a l'air d'une mante religieuse ?

Watson: Non, il a plutôt l'air d'un religieux menteur, mais enfin, qu'est-ce qui vous arrive Sherlock?

Sherlock: Je ne sais pas mais depuis que j'ai lu le Da Vinci Code de Dan Brown, je vois des conspirationnistes partout!

Watson: Ce n'est qu'un roman, de la fiction, rien n'est réel dans ce bouquin.

Sherlock: Et cette histoire de Rennes-Le-Château, vous y croyez, vous?

Watson: Euh...bon, si ça peut vous rassurer, je vais sortir ces fleurs sur le balcon et nous en aurons le cœur net.

Sherlock: Bonne idée! D'autant plus que j'aime autant me tenir loin de ces substances illicites si je veux garder toute ma tête.

Watson saisit l'énorme pot à deux mains et l'installa sur le balcon. Il lança un autre "Anémone 12" à tout hasard et revint dans la chambre satisfait. Il sentit son estomac gargouiller et songea qu'ils n'avaient pas mangé depuis un bon moment.


Watson: Sommes-nous vraiment obligés de rencontrer les assureurs?

Déposant sa pipe sur la table, Sherlock lui jeta un regard préoccupé.


Sherlock: Vous remarquerez que nous sommes des espions en pays ennemi. Alors nous devons prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter d'attirer l'attention sur nous. Nous devons rester discrets car n'oublions pas que nous sommes toujours au service secret de Sa Majesté.

Watson: Sa majestueuse Majesté bien sûr, soit! S'il en est ainsi, sacrifions-nous pour le SSSM et allons voir nos bons assureurs.

Sherlock: Nous irons dès demain. J'ai laissé un message sur le répondeur leur disant que nous serons là vers 9 heures.

Watson: Parfait! Passons maintenant aux choses sérieuses, je vais faire monter un repas à la chambre, je meurs de faim, pas vous?

Sherlock: Si, mais en attendant, je vais scruter cet appartement de fond en comble. Tiens! Je vois des photos sur le mur de la chambre, on dirait des nus de Yvan Galvasse, cela cache sûrement quelque chose.

Le détective prit sa loupe et regarda de plus près les photographies pendant que le docteur appelait le service aux chambres. Puis, curieux de voir ce que faisait son collègue, Watson silencieux, s'avança à pas de loup pour ne pas le déconcentrer.


Watson: Alors, qu'avez-vous trouvé?

Sherlock: Ce sont des photos de John Lennon et Yoko Ono en bedaine lors de leur bed-in dans la position 69 euh... en Mai 69.

Watson: Ah c'est pour ça qu'on nous a offert le forfait " Bed-In John and Yoko " de la suite 1742.

Sherlock: Attendez, je vois quelque chose d'autre!

Watson: Quoi?

Sherlock: AH! AH!

Watson: Quoi!

Sherlock: AH! AH!...AH! AH!

Watson: QUOI!...QUOI!

Sherlock: Yoko a les fesses tombantes!

Watson: Pardieu! Vous n'aviez pas besoin de loupe pour le constater, je l'ai vu au premier coup d’œil.

Cette nuit-là, Sherlock n'arrivait pas à dormir. Sa paranoïa et ses angoisses existentielles le turlupinaient. Tel un automate, il se leva, se tira une ligne de euh... plutôt se versa un verre de coke et alla pisser. En revenant de la toilette, il aperçut Watson debout devant la photo reluquant les fesses de Yoko avec sa loupe.


Sherlock: Que faites-vous Watson, à une heure aussi tardive? Vous vous ennuyez de Claudia hihi?

Watson: Je cherche des indices et j'essaie de mettre les choses en perspective mais ça manque de rondeur ces fesses et je me demande encore aujourd'hui pourquoi John avait le béguin pour cette femme.

Sherlock: C'est l'amour, probablement.


Le lendemain matin, confortablement installés dans un fauteuil de cuir noir de la salle d'attente, Watson et Sherlock attendaient patiemment l'arrivée des assureurs.

Brusquement, Lessard jeta Jetté en dehors de son bureau tandis que Jetté laissa Lessard jeter Jetté hors du bureau. Ils n'étaient pas d'accord sur un point de litige d'un dossier important. Lorsque Jetté demanda à Lessard de jeter tous les papiers concernant Lessard et Jetté, le sort fut jeté. Mais voyant que leurs invités étaient arrivés, Jetté jeta un regard du côté de Lessard le laissant prendre l'initiative de les recevoir cordialement, comme si rien ne s'était passé.

Lessard: Messieurs, bienvenue chez-nous!

Jetté: Voici un savon Azzaro pour vous, messieurs, en guise de bienvenue dans notre beau pays.


Watson: Ah non ! Pas le cordon à même le savon ? Pourquoi diantre mettent-ils ce gros cordon dans le savon ?

Lessard: Pourquoi ? Vous n'aimez pas ?


Watson: C'est pas que je n'aime pas, mais avouez que c'est assez difficile de se laver les pieds le savon accroché au cou, ils auraient pu au moins mettre six pieds de corde. La dernière fois que j'ai utilisé cette babiole, j'ai failli me péter la gueule. Je tentais tant bien que mal de me décrasser les orteils et l'une d'elle est restée coincée dans le cordon. Quand Claudia est entrée dans la salle de bain, elle croyait que je me rongeais les ongles d'orteils.

Jetté: Pourtant, beaucoup de nos clients apprécient ce geste.


Watson: Je ne crois pas que vos clients aiment s'accrocher les pieds dans un cordon. Je me demande si tout ceci n'est pas une arnaque de votre part, vu que Lessard et Jetté est une compagnie d'assurances et que la plupart de vos clients doivent se péter la margoulette après avoir utilisé votre savon. Nous devrions nous questionner à la fin.

Sherlock: Voyons Watson ! Calmez-vous, nos amis ici ne vendent pas d'assurance-vie, mais assurent pour les biens matériels seulement. Et pour le savon, c'est plus une décoration qu'autre chose, vous n'avez qu'à le pendre à votre douche et ça fait joli.

Watson: Ça fait joli, ça fait joli! Si le savon ne sert qu'à faire joli, je crois que j'aurais préféré des appuie-livres en gueule-de-loup pour ma collection de livres Arlequin.

Sherlock: Enfin! Euh...messieurs, merci pour cet accueil et nous attendrons de vos nouvelles, nous serons à notre hôtel toute la journée.

Jetté: Pas de problème, nous vous contacterons aussitôt que nous aurons parlé avec le détective.

En quittant l'édifice, Sherlock regarda Watson d'un air offusqué.


Sherlock: Pourquoi en faites-vous autant ?

Watson: Faire autant quoi ?

Sherlock: Le savon!!! Vous auriez pu dire tout simplement merci.

Watson: Mais j'y pense! Nous sommes venus jusqu'ici pour nous faire dire qu'ils nous contacteraient à l'hôtel?

Sherlock: C'est exactement cela, et pour le savon aussi.

Watson: Pffff! Un savon italien, pourquoi pas un bon sirop d'érable, me semble que ça fait plus canayen!

Sherlock: Taisez-vous!

Dès leur arrivée à l'hôtel, un message important les attendait à la réception.

"Chers collègues, après maintes recherches, notre détective a fini par découvrir où se cachait Hervé Cassoulet et nous nous empressons de vous transmettre ce message. Rendez-vous au plus vite à Québec si vous voulez le rencontrer car il a pris une chambre incognito au Château Frontenac et, d'après sa fiche, il sera là pour 4 jours seulement.

Vos tout dévoués

Lessard & Jetté"

Pour la suite de l'enquête, il était primordial de rencontrer Hervé Cassoulet, spécialiste reconnu mondialement, transcripteur officiel du Vatican. Puisque les recherches dans les Alpes Françaises n'avaient rien donné, nos deux héros décidèrent de prendre le bateau-mouche pour Québec, histoire d'agrémenter ce voyage dans la vieille capitale.



Pendant ce temps, à Québec...

Ayant navigué sur la mer morte pendant plusieurs mois, Hervé Cassoulet se prélassait maintenant dans un lit du XlXième siècle réfléchissant à haute voix. Très ingénieux, l'idée d'avoir mis des documents aussi importants dans des cruches mais n'est pas une cruche celui qui les déchiffrera. Soudain, on frappa à la porte...

Hervé Cassoulet: Oui, répondit-il en se dirigeant vers la porte.

J'ai un message pour vous lança l'étranger.


Hervé Cassoulet: Qui êtes-vous?

Bonfield, je suis le messager de l'hôtel.

Hervé ouvrit la porte et devant lui se tenait un grand gaillard à la chevelure ébouriffée.


Bonfield: J'ai un message pour vous. J'ai tenté à plusieurs reprises de vous téléphoner mais votre ligne était occupée.

Hervé Cassoulet: J'avais décroché le combiné pour mieux réfléchir. Alors, que dit ce message?

Bonfield: Il vous dit de vous rendre au centre civique à 14:00 heures pour l'ouverture officielle des jeux annuels pan-canadiens des retraités cléricaux.

Hervé Cassoulet: Et j'imagine qu'ils attendent une réponse immédiatement?

Bonfield: Oui!

Hervé Cassoulet: Zut alors ! ...Euh...bon, dites-leur que j'arriverai dix minutes avant la cérémonie.

Bonfield: Très bien dit le garçon, la main tendue.


Hervé Cassoulet: Voici votre pourboire et merci!

Hervé ferma la porte et se dirigea aussitôt vers la salle de bain. Pas de temps à perdre songea-t-il, j'avais complètement oublié cette cérémonie. Si je veux garder un bon contact avec le clergé, je dois me sacrifier et faire acte de présence à chaque événement important pour eux. Il ouvrit sa valise et en sortit le complet noir prévu pour ces occasions. Si je fais vite, je serai prêt dans cinq minutes.




Au même moment, dans la salle du centre civique, le père Deboul travaillait sur les derniers préparatifs. C'était, selon lui, l'événement de l'année. Les différents organismes allaient se confronter sur les terrains de jeux dans la joie et l'allégresse.

Père Deboul: A-t-on contacté Hervé Cassoulet?


Père Séide: Oui et il est en route.

Père Deboul: En êtes-vous sûr?

Père Séide: Oui, mais pourquoi insistez-vous?

Père Deboul: Je vous connais bien Père Séide et je sais que vous avez le don de vous perdre dans les astres nocturnes.

Père Séide: Puisque je vous dis que je lui ai parlé.

Père Deboul: Bien, et n'oublions pas que les compétitions débutent ce soir. Vous et moi sommes de l'équipe de curling, vous n'avez pas oublié j'espère?

Père Séide: Non, non, j'attends ce moment depuis l'an dernier.


Père Deboul: Excellent! Alors activons-nous, il est presque l'heure.


Pendant ce temps, Sherlock et Watson étaient descendus dans le vieux port et se déplaçaient tant bien que mal à travers la foule de touristes. Ils décidèrent de prendre une calèche pour se rendre plus rapidement dans le vieux Québec et s'installèrent confortablement sur la banquette.

Le calèchier: Bonjour messieurs, avez-vous fait bon voyage?


Watson: Maudites mouches! Y'en avait plein le bateau.

Sherlock: Nous nous sommes bien amusés, merci.

Watson: Pourriez-vous aller plus vite, mon ami!

Le calèchier: Si vous n'êtes pas content, vous savez ce qui vous reste à faire. Après tout, c'est moi le calèchier.

Watson: Ai-je bien compris Sherlock? Est-ce qu'il m'a dit d'aller chier?

Sherlock: Mais non, Watson. Vous vous trompez. Le conducteur de la calèche est un calèchier, ce qui n'a rien à voir avec ce genre d'insultes vulgaires. Relaxez-vous et donnez-moi la carte que je puisse me situer.

Watson: Tiens, prenez mon Atlas.

Sur cette invitation des plus tentantes, Sherlock, par déformation professionnelle de ses études en médecine du corps humain ne se fit pas prier et lui serra la première vertèbre du cou, c'est-à-dire l'atlas, pour l'aider à se détendre.


Watson: Ben voyons! Qu'est-ce que vous faites, pardi! Je ne vous ai pas demandé de me faire la prise du docteur Spock! fit-il insulté lui plaquant l'Atlas sous le nez.

Sherlock: Ah bon! Monsieur est offusqué? Où est donc passé votre sens de l'humour?

Le calèchier: Quand vous aurez fini votre scène de ménage, je pourrai vous décrire ce décor pittoresque, entre autres, voici à votre droite, le poteau où le chien de Frontenac a fait pipi après la bataille des Plaines d'Abraham. Tout au fond de cette ruelle, c'est là-bas dans ce pub que les compagnons de Marie-Rollet faisaient la fête avec les filles du Roi. Et cette Eglise ici est la cathédrale où Maurice Duplessis a signé la circonscription.

Watson: C'était pas la conscription plutôt?

Le calèchier: Circonscription, conscription, contraception, circoncision c'est pas important. On ne va pas couper les cheveux en quatre. Toujours est-il que finalement, on a abouti à la guerre de 14-18 et ensuite, celle de 39.

Sherlock: Au fait, cher ami calèchier, pourriez-vous m'instruire sur un sujet qui m'a toujours intrigué depuis ma tendre enfance? Quand Samuel de Champlain a dit, et je le cite: "Je vous répondrai par la bouche de mes canons", est-ce que c'était une métaphore ou bedon s'il avait pris un cognac de trop, étant, à ce qu'on m'a dit, un peu soupe au lait comme certaines personnes que je ne nommerai pas, fit-il en jetant un regard amusé sur son compagnon qui était encore sous le choc de l'attaque déloyale.

Le calèchier: Vous vous trompez, cette citation était de Frontenac qui avait riposté à Wolfe et ce bon Frontenac de répliquer: "Ça ne vous sert à rien de japper après moi Wolfe, je suis vacciné contre la rage et je n'ai pas peur de vos pitbull de canons, même s'ils sont fabriqués par Bull lui-même en personne." Mais passons, je ne m'embarquerai pas là-dedans car c'est un sujet épineux et je ne voudrais pas rendre les agents secrets israéliens maussades.

Sherlock: Mon jeune vous m'impressionnez. Je constate que, pour un simple calèchier, vous avez une grande culture de l'histoire en général.

Le calèchier: C'est que moi, monsieur, je ne suis pas seulement bon calèchier, je fais partie de l'élite moi, monsieur. Je ne suis bon calèchier que dans mes heures de loisir et de détente.

Sherlock regardait autour de lui et, voyant qu'il y avait une série de petites boutiques le long du trajet, il fit signe au calèchier de ralentir.


Sherlock: Je crois que nous allons descendre ici, jeune homme.

Watson: Vous voulez que nous fassions le restant de l'itinéraire à pied?

Sherlock: Pourquoi pas? Nous allons nous payer une petite visite du côté de ces boutiques pour ramener un souvenir de cette belle ville.

Watson: Bien sûr, pourquoi pas, tiens, je vois une chocolaterie d'ici.

Sherlock payait le calèchier en y ajoutant un bon pourboire, ravi de ce bref cours d'histoire qui n'était pas à dédaigner. Ensuite, ils se dirigèrent vers la boutique de chocolat. Watson en avait l'eau à la bouche, alors sans plus tarder, il pénétra à l'intérieur.


Watson: Bonjour madame! J'aimerais m'acheter des p'tits chocolats, que me conseillez-vous?

Laura Secord: Bonjour monsieur! Nouz avons des jogolats pour tous les goutz izi! Une de nos zpécialités z'est le achtung, jogolat au poivre rose, voulez-vous goûter?


Watson: Oui merci!

Watson huma le chocolat avant de se l'enfoncer dans la bouche.


Watson: Aaaatchoum!

Laura Secord: Z'est normal, la conzendrazion de poivre vous z'a vait éternuer.

Watson: Vous avez un léger accent nordique, vous ne seriez pas d'un de ces pays de neige et de froid?

Laura Secord: Je viens de Zuizze.

Watson: Ah ! Une suissesse chocolatière ! J'adore ! Et je gage que, dans votre beau pays, vous étiez chocolatière?

Laura Secord: Egzacdement! J'ai débuté ma garrière zur unde jaîne d'azzemblage.

Watson: Intéressant! Continuez!

Laura Secord: J'ingrusdais des montres zous la gueue de vache en jogolat.

Watson: Curieux mélange de tradition! Pays où le chocolat, les montres et les vaches sont de renommée internationale.

Laura Secord: Egzacdement! Et nouz en zommes viers.

Tout en sortant de la boutique et après avoir fait quelques achats...


Watson: Cette chocolatière m'ébranle au plus haut point, Sherlock, et je lui dirais bien, tout en me mettant à nu, Laura, ce corps est à vous !

Sherlock: Watson, cessez ces balivernes !

Watson: Quoi ! Y a rien de mal à lécher les vitrines de cette belle chocolaterie! D'autant plus qu'elle dit avoir incrusté des montres dans l'cul d'une vache en chocolat, cela démontre sa largesse d'esprit, non ?

Sherlock: Vous feriez mieux de vous concentrer sur notre rencontre importante, nous ne sommes pas ici pour faire du magasinage de poulettes en chocolat. De mon côté, je vais aller jeter un oeil sur cette vitrine qui annonce une liquidation de pipes en écailles de tortues, j'ai toujours rêvé d'en posséder une.

Le commis: Bonjour monsieur, que désirez-vous?


Sherlock: Bien le bonjour mon brave, montrez-moi cette pipe un peu spéciale sur le présentoir de la vitrine.

Le commis: Ah! Je vois que monsieur est un connaisseur. Ce modèle est exclusif, fabriqué à la main à partir d'écailles de tortues d'Adélaïde, ville des côtes d'Australie. Nous avons aussi les lunettes assorties et si vous voulez offrir un cadeau à votre dame, je vous suggère les boucles d'oreilles en écailles de poissons qui peuvent très bien s'agencer avec ce magnifique collier en queue d'alligator. Il paraît que c'est la grosse mode sur la côte d'Azur. Et j'ai aussi des perles de culture dans un petit coffre à bijou en huître 100% naturelles à 50% de rabais sur le prix déjà étiqueté.


Sherlock: Je ne voulais qu'une pipe, mon cher, alors pas nécessaire de me sortir tous les vestiges de l'océan Atlantique et Pacifique, on n'a pas toute la journée.

Sortant de la boutique...


Watson: Est-ce qu'on pourrait faire un p'tit détour vers cette boutique érotique, Sherlock?

Sherlock: Ah, je soupçonne que vous avez jeté un oeil sur le Journal Intime de Lady Rubberface cette nuit, vous. Ça vous a donné des idées?

Watson: Eh bien, je voudrais acheter un J-string pour Claudia et un vidéo XXX pour nos nuits torrides et enflammées.

Sherlock: Quelques ficelles et un bout de tissus feraient l'affaire.

Watson: Et vous Sherlock, un p'tit J-string pour Joséphine?


Sherlock: Ces derniers temps, Joséphine a pris du poids, alors ce serait plutôt un J-string grandeur 3 X soutenu par un cordage de bateau. Hahaha!

Sur ce commentaire les deux détectives, satisfaits de leurs achats, s'engagèrent dans la rue du Trésor, en direction du Château Frontenac pour réserver une chambre et faire un brin de toilette avant le souper.

Ne manquez pas, dans le prochain chapitre, les jeux annuels pan-canadiens des retraités cléricaux, qui englobent entre autres, le curling, le traditionnel jeu de poche, la pétanque et bien d'autres petits jeux permis et interdits. 


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